dimanche 27 octobre 2013

Marathon de Toulouse : retour sur un raté


Petit retour en arrière
En avril, à Annecy, je fais 3h43, donc je suis qualifiée pour les France de marathon :woohoo: . Mais ils sont à Toulouse. C’est loin de chez moi, ça va entraîner des frais alors je me dis tant pis tu n’y vas pas, l’année prochaine les championnats sont à Metz, alors ça sera plus facile. Oui mais l’année prochaine je ne suis pas sûre d’avoir encore la qualif, et puis on n’a qu’une vie alors il faut profiter … J’organise finalement mon voyage fin juin, en s’y prenant tôt, les tarifs sont accessibles. :)


La prépa
Début de ma prépa fin août. Je suis un plan qui ressemble à s’y méprendre à celui d’Annecy. Tout se passe bien, je me sens en forme.
1er bémol, le semi marathon des Lions à Belfort mi septembre : je mets 1h53 mais je souffre. Certes il fait chaud, certes le départ est à 15h, certes le profil n’est pas avantageux, je peux bien me trouver toutes les excuses du monde, je ne suis pas satisfaite de ma course.

La prépa se poursuit, ça va toujours, jusqu’à la dernière grosse séance du plan où à la fin, une douleur importante apparaît à l’extérieur du tibia. Je finis ma séance. Mais à l’arrivée, je boite … :S J’attends 2 jours et la douleur ne passant pas, je prends RV chez le médecin qui me diagnostique une ténosynovite du jambier antérieur (c’est une tendinite de la membrane qui entoure le tendon si j’ai bien compris). Je lui explique que j’ai les championnats de France dans 15 jours. « Alors on va mettre toutes les chances de votre côté mais je ne peux rien vous promettre » me dit il. Verdict : repos, anti inflammatoires et kiné. Je téléphone à ma kiné, on arrive à caser 5 séances dans la quinzaine qui précède le marathon.

Exactement 15 jours avant Toulouse, c’est le marathon de Metz. Mon homme le fait, ainsi que Eva (forrest) et son mari. Il est prévu depuis longtemps que je fasse les 15 derniers kilomètres avec Eva. Samedi, on va à Metz, on se ballade, je n’ai pas mal. Je décide de faire ce qu’on avait prévu. Dimanche matin, tandis que je vais rejoindre le point de rendez vous, je sens mon tendon … C’est une gêne pas vraiment une douleur. Mon homme arrive, je fais 2km avec lui, puis plus tard Eva. Elle est mal, mais comme je suis à 15km de Metz, bin je vais courir un peu, je fais des aller retour sans forcer mais je sens toujours cette gêne.

La semaine suivante, les soins me font du bien. Le repos aussi. Cette semaine là, je ressens une immense fatigue plus une baisse de moral (commune à tout CAF :( ). De toute façon c’est repos total. En plus je sens mon tendon rien qu’à la marche (les 15km de Metz ont bien réveillé la douleur .. :whistle: ). Pendant toute la semaine, je pense que je vais annuler Toulouse. Comment ferai je pour tenir 42km en courant alors que je ressens une gêne rien qu’en marchant ?

A une semaine du marathon, je n’ai pourtant plus mal à la marche. Je fais une sortie d’une heure et mon tendon se rappelle à mon bon souvenir. Dans ma tête c’est définitivement fini. Et puis le dimanche soir, j’ai Stéphane au téléphone pendant presque 1h. Il me dit d’y aller quand même, de prendre le départ et de profiter de ce que je peux et de voir. Ma prépa est faite, certes il me manquera presque 3 semaines mais le plus gros était fait. Il reste encore une semaine avant le marathon. Il me suggère de mettre un KTape. J’en commande sur le net dimanche soir, le reçoit mardi matin et le teste mardi soir.
Ça passe même si je ressens une légère gêne encore. Mais je n’ai plus mal du tout après. Je continue les séances de kiné. Je décide mardi soir que finalement j’irai à Toulouse. Mais je sais et je m’attends à ce que mon tendon se réveille et ne me laisse pas tranquille. Comment pourrait il en être autrement après 25-30-35 km ? Et évidemment j’oublie toute idée de chrono (mais de là à me prendre 30 mn !)

Le marathon
A la descente de l’avion à Toulouse, je suis d’abord surprise par la température :ohmy: … c’est bien agréable mais …
Je vais déposer mes affaires à l’hôtel puis me dirige vers le retrait des dossards où je retrouve mon voisin d’avion …. Je traîne un peu dans le village marathon, aperçoit Christophe Lemaitre et assiste à la présentation des meneurs d’allure. Ensuite petite balade dans la jolie ville de Toulouse.

Retour à l’hôtel, préparation des affaires, repas et coucher. Je m’endors assez vite, me réveille 10mn avant le réveil en ayant bien dormi.
J’ouvre la fenêtre pour tester la température. Bon pas besoin de réfléchir, je sors à 7h de l’hôtel en short et débardeur du club, il fait déjà bien doux.

Après avoir déposé mon sac aux consignes, je me rends sur l’aire de départ où il y a la queue aux toilettes et où des bénévoles distribuent déjà des bouteilles d’eau … :huh: Je me place dans le SAS, le départ est donné à 8h45 et je suis déjà en sueur. Pas bon ça …

Ça part vite, pendant 2 km, ça ne fait que me doubler. Je fais attention à ne pas me laisser embarquer par la vitesse mais pas facile. Jusqu’au km5, je suis très bien, les sensations sont bonnes, je ne sens pas encore mon tendon.
Jusqu’au km10, ça va, je ne sens toujours pas mon tendon mais j’ai chaud … Je passe le 10km trop vite, erreur …

A partir du km10, je commence à compter les kilomètres, pas bon non plus ça :S … et ça ne défile pas assez vite à mon goût. Et à partir de maintenant je ne peux plus accélérer. Je ne sens toujours pas mon tendon mais je commence à avoir mal aux jambes … et au 14ème je marche, nouvelle erreur … c’est tôt, très tôt … :dry:

Je bois beaucoup et comme à chaque marathon, j’alterne punchpower et eau.
Au semi, les flammes 3h45 me dépassent. Je dois remplir ma gourde mais pas d’eau au ravito :blink: :angry: , un riverain nous tend son tuyau d’arrosage …

Je continue d'avancer et c’est laborieux, mon tendon se fait oublier mais j’ai très mal aux jambes … Et me dire que j’ai encore un semi à tenir comme ça ne me réjouit pas :(

L’idée d’un abandon fait son chemin, surtout lorsque je vois une première bouche de métro. Mais le fait de n’avoir pas un sou sur moi m’a « sauvée » à ce moment.

Depuis le 25ème j’alterne course et marche. Je ne peux plus avancer à mon rythme, je ne sais plus à quel km les flammes des 4h m’ont doublée mais je ne pouvais pas les suivre, mes jambes et tout mon corps s’y refusaient.

Je continue dans un état second entre larmes et rage :pinch: , parce que, oui, le pire dans l’histoire c’est que mon tendon se tait !!! Alors que j’étais persuadée qu’il serait la cause de ma déroute, que lui m’empêcherait d’aller au bout, et bien non c’est ma tête, mon corps, mes jambes qui ne veulent pas. Je n’ai plus la gniak. Je ne veux qu’une chose, en finir et rentrer chez moi :blush:

Et puis de toute façon, rien ne va, un coup c’est ma ceinture porte gourde qui ne tient pas bien, puis ma casquette qui glisse, au km suivant ce sont mes lacets à droite, puis 2 km plus loin ceux de gauche … :sick:

Au 37ème, on passe à 500m de l’arrivée. Mon sac est là, pas loin, j’entends les clameurs de la foule. Quelle tentation !! J’y vais, j’y vais pas ?

Mais je pense à Brinouille, elle aurait aimé le terminer celui-là alors je résiste mais que c’est dur ! Oublie ton chrono, finis en alternant marche et course. Dès que je cours j’ai très mal aux jambes. La foule est nombreuse à nous encourager, malheureusement, je ne vais pas donner beaucoup de sourires. Je vais donc finir ce marathon par respect pour le club, pour Stéphane, ma famille et mes amis mais sans gloire. :(

A 2km de l’arrivée, juste après le dernier ravito, un monsieur m’emmène pour terminer, je franchis la ligne en 4h14. La délivrance !!!

Epilogue
Jusqu’à présent en CAP, j’ai connu beaucoup de jours avec et ce dimanche était un jour sans. Je n’ai pas plus d’explications que ça. Je le répète, mon tendon ne sait jamais fait sentir ni pendant les 42 km ni depuis (ça c’est la bonne nouvelle…) mais jamais je n’avais eu mal aux jambes comme ce dimanche.

En course à pied comme dans la vie, rien n’est jamais acquis, les courses se suivent et ne se ressemblent pas …

Une semaine après, j’ai toujours du mal à digérer ces 30 mn de plus sur mon objectif et pour l’instant je ne me vois pas courir un nouveau marathon. Celui-ci me laisse encore trop de souvenirs de douleur …

1 commentaire:

  1. Et bien alors Béa, tu vas oublier la douleur et d'ici quelques temps j'aurai le plaisir de lire de nouveaux exploits marathoniens !! Bises

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