dimanche 31 octobre 2010

Semi nature d'Hussigny : une revanche sur mes blessures estivales


Début juillet, je déménage, me prends une porte sur le pied ; résultat : 6 points de suture à l’hallux valgus droit … Fin août : en faisant l’idiote dans la piscine, je me cogne le genou ; résultat : contusion osseuse au genou droit qui me laisse 6 semaines sans courir (tout au plus 1 à 2 fois par semaine et pas plus de 30 mn …) et me prive de mon marathon automnal. Donc autant vous dire que ma jupette n’a pas fait beaucoup de sorties cet été …
Le 1er week end d’octobre, je laisse partir le semi marathon de Nancy sans moi, il faisait pourtant un soleil magnifique. N’y tenant plus, le lendemain, je pars courir et plus aucune douleur à mon genou. Je retente une sortie 2 jours après, même chose. Ça y est je semble guérie. Tout le monde me dit de repartir doucement, mais j’ai une énergie débordante et quasi 3 mois de CAP à rattraper moi !
Entre temps, Aurélie (Tarq) m’avait proposé de courir avec elle la SaintéLyon en relais duo. Évidemment j’accepte, nous nous inscrivons et je décide après ma blessure de faire un entrainement orienté côtes, je me concocte un plan avec au moins 2 séances/semaine comprenant des côtes et je planifie même une course nocturne en ce dernier week end d’octobre.
Mi octobre, le semi de Reims se passe merveilleusement bien et me rassure complètement quant à mon genou. Malheureusement Aurélie se blesse très sérieusement au marathon de Montpellier et nous annulons notre relais sur les monts lyonnais pour cette année. Me voilà donc sans objectif pour cette fin d’année. Je reprends alors mon projet de participation au P’tiot Sparnatrail le 14/11 et je continue un entrainement de fond mais avec des montées.
La SaintéLyon étant annulée, j’annule aussi la course nocturne et je zieute les calendriers. Une course nature dans les Vosges me tente, mais la météo peu engageante a raison de ce déplacement dominical familial (5h de route aller retour pour courir 15km ou regarder ses parents sous la pluie, bof, bof, ça ne tente personne). Comme j’ai quand même envie de faire une course pour savoir où j’en suis, on finit par trouver un semi à 1h de la maison.
En arrivant sur place, nous apprenons que c’est un semi nature (cela me ravit – ça va me changer de Reims …-) et on regarde le profil : 370m D+ et autant de D- ! Gloups …
Ah mais ce n’était pas du tout prévu mais ça tombe bien, on va voir si mes 3 semaines d’entraînement en côte m’ont servi à quelque chose.
Départ à 10h et miracle, dès le départ, la pluie s’arrête pour laisser rapidement place à un beau ciel bleu.
Je ne sais pas trop comment je dois caler mon allure. Je préfère ne pas partir trop vite et donc au début je me freine pour rester sur du 5h40/45. Je sais qu’il va y avoir de belles descentes dans lesquelles je vais me régaler mais aussi de belles montées dans lesquelles je vais en ch**r.
Et tiens d’ailleurs puisqu’on en parle, le 3ème kilo arrive et ça commence dur … J’y vais cool, ça va, même pas mal aux jambes mais ça a duré à peine 500m. S’ensuivent 5 km de pur bonheur dans les bois. Certes, c’est très mouillé, très boueux, très glissant mais c’est magnifique ! Les feuilles d’automne sont rouges, oranges ou jaunes et comme elles sont encore humides et que le soleil transperce, la forêt brille vraiment de mille feux. Je regrette de ne pas avoir d’appareil photo.
La beauté du parcours fait que je lâche les chevaux. Je suis tellement contente de pouvoir courir sans douleur que je me paye du 5’/km. Pourtant je me souviens qu’après le 11ème km il y a 5km de montée. Au 8ème km commence une descente qui va durer 3 km pour une dénivelée de 120m. Je double du monde, je m’amuse comme un cabri, je me prends pour Sophisi ou Kecily ; bin oui à 4’/km !
En bas, au 11ème un monsieur nous donne nos temps de passage (56’ pour moi) et un autre me dit que je suis 5ème féminine. La 4ème est juste devant et je vais vite la doubler à la faveur du ravitaillement.
Ensuite devant je ne vois que des messieurs, et au loin une silhouette dont je ne saurais dire si c’est un homme ou une femme.
Bon, je me dis : ne te mets pas martel en tête tu es venue pour te faire plaisir, il fait beau, la forêt est resplendissante. Alors avance, fais ta course et qu’importe ton temps et ton classement, le plaisir d’être là avant tout.
Après cette descente, ça commence à remonter mais en pente relativement douce, alors je me calme, j’y vais à mon rythme. On longe à ce moment un ruisseau. Ça sent la terre mouillée, le soleil transperce toujours, laissant passer ses rayons au travers du feuillage, décidément une bien belle ballade.
Au 14ème, montée plus raide, je maintiens mon effort. Je me sens un poil plus à l’aise en côte que d’habitude. Je continue, il y a peu de monde (120 personnes, alors je me retrouve souvent seule).
Vers le 16ème , à un croisement, le bénévole me dit que je suis 4ème féminine et que la 3ème n’est pas loin : « c’est la dame là bas en jaune ». Mais pourquoi il me dit ça ? Donc la silhouette au loin était celle d’une femme. Et moi de lui répondre : « Ok, fallait pas me le dire ».
Et oui, on est sortis de la forêt et les derniers km du retour sont beaucoup moins marrants puisque sur route. Alors je viens de trouver une nouvelle motivation : finir 3ème … Je sais que ça monte jusqu’au 18-19 km et j’avais repéré ensuite une belle descente au 19ème. Donc je mets en place ma tactique : la dame en jaune me sert de lièvre jusqu’en haut et ensuite je la double dans la descente où je sais que je suis à l’aise.
Aussitôt dit aussitôt fait, je la double et prise de remords, je lui dis qu’elle peut s’accrocher et on finit ensemble. Elle me répond qu’elle va essayer mais de ne pas m’inquiéter pour elle et je m’aperçois que je la lâche irrémédiablement (enfin quelques centaines de mètres c’est tout).


Une belle dernière montée au 20ème km et c’est l’arrivée. Je suis contente de ma course. Je finis 3ème en 1h56 (bon ok, ce n'est pas un record et on n’était que 15 femmes) mais après les moments de galère de cet été, ça fait du bien au moral et en plus j’ai droit à une belle coupe !