dimanche 14 novembre 2010

Premier "grand" trail : le P’tiot Sparnatrail


Comme à mon habitude, la nuit qui précède une course pour laquelle j’ai une appréhension, j’en rêve. Là, je me vois trébucher et ensuite glisser dans la boue. Car la boue, c’est ce qui revient quand on me parle du Sparnatrail, alors avec la météo plus qu’agitée de ces derniers jours, cela risque d’être épique …
Levée à 5h du mat’ - mais pourquoi je cours ? - pour déjeuner 3h avant le départ.
A 7h, arrivée sur place, il ne pleut plus, il n’y a pas de vent et il fait une douceur inespérée (12°C). Je décide de partir directement en manches courtes.
J’ai un peu étudié le parcours (30km, 770m D+). Les 8 1ers km sont faciles et ensuite il y a 6 « bosses » et à partir du 27ème c’est retour en descente.
7h45, départ de la course, petit tour en ville, puis on longe la marne, déjà le chemin est gras. Mais je me sens bien et même certainement un peu trop euphorique. Il fait beau (si si !) et le paysage des vignes alentour est joli.
Arrive la 1ère bosse peu après le 8ème km et là surprise presque tout le monde marche ! Pourtant ce n’est qu’une «  bosse » (bon ok à la 6ème je parlerai de montagne !) et je décide de faire ma crâneuse et d’y aller doucement mais sans marcher. Ça passe, la descente derrière aussi.
Ensuite la boue commence vraiment à coller aux baskets, c’est une boue crayeuse qui accroche et qui plaque les runnings à terre si bien que parfois mon talon sort presque de la chaussure, bref une horreur - mais pourquoi je cours ? -
Je maintiens néanmoins tant bien que mal le rythme jusqu’à mi parcours. Je profite du paysage : la vallée de la marne, les vignes, ici des chevaux, là des ruches, etc … 3 des 6 bosses sont franchies (et j’ai craqué, j’ai aussi fini par marcher) quand arrive le ravitaillement au 17ème km. Et là 1ère erreur : je fais comme tout le monde, je m’arrête alors que j’ai ce qu’il faut dans mon camelbak mais mes jambes apprécient et 2ème erreur, je découvre les ravitaillements de trail et je teste les chips et le coca gloups …
Le redémarrage est, comment dire, laborieux. J’ai l’impression de ne plus avoir de jambes, je n’avance plus. La 4ème bosse arrive vite, la boue est toujours très présente. J’ai l’impression d’avoir des poids de 10kg à chaque pied. Dans les running, ça chauffe, j’ai un point de côté, l’estomac qui se demande ce qui se passe … - mais pourquoi je cours ? -
Je marche de plus en plus, comme beaucoup de monde de toute façon, ce qui me rassure. Sur certaines portions plates, on ne peut pas courir tellement la boue colle, chacun essaie comme il peut d’enlever la terre sur quelques portions d’herbes mais 2mn après la boue est à nouveau là.
Dans la descente de la 5ème bosse, je me sens mieux et reprend de la vigueur. Mais en voulant prendre la pipette du camelbak, elle se détache et vole 3 à 4 m sur le côté dans de hautes herbes. Je m’arrête pour essayer de la retrouver, peine perdue. Et que se passe t’il quand on n’a plus l’embout, et bien l’eau coule … Je suis trempée … Je tiens un moment avec un doigt au bout du tube mais ça m’énerve vite, alors je décide de laisser se vider la poche. Il reste une bosse, la pluie commence à arriver donc si j’ai soif, je n’aurai qu’à ouvrir la bouche …
La dernière bosse est difficile, les jambes sont dures, la boue toujours aussi pénible mais il pleut légèrement, ça fait du bien et puis je sais que c’est bientôt la fin alors j’y vais au mental. Mes jambes me font mal maintenant aussi dans la dernière descente, je sens que ma foulée est pataude mais j’avance et finis en 3h23 et un gentil monsieur qui m'offre une rose.
Finalement le plus dur n’a pas été le dénivelé mais la boue ! Même si je me suis posée plusieurs fois la question du pourquoi je cours, j’ai passé un bon moment. La course est belle, l’organisation parfaite avec des bénévoles extrêmement sympas et pas avares d’encouragements.