dimanche 19 juin 2011

Trail court de la Vallée des Lacs à Gérardmer ...


... ou comment foutre en l’air mes activités sportives estivales
Ce trail, je ne voulais y aller que s’il faisait beau pour profiter du paysage, mais pas d’inscriptions sur place. Alors je guette la météo une semaine avant et mercredi je me décide, ils annoncent « quelques » averses entrecoupées de soleil alors Go, je m’inscris .
Dimanche 19 juin, levée 5h du matin. Je jette un œil dehors, il ne pleut pas mais on voit bien qu’il a beaucoup plu toute la nuit. Et Gérardmer se trouve dans les Vosges à 100km au sud est de Nancy … J’hésite un peu, j’ai payé, je suis levée, donc je ne recule pas et je pars … Mais j’ai un mauvais pressentiment, plus j’avance en voiture plus c’est humide et 20km avant l’arrivée il pleut … des cordes et l’horizon est bouché !!!! Je sais que la météo n’est pas une science exacte mais entre « quelques » averses et des trombes d’eau, ça change tout … et aujourd’hui j’aurais vraiment préféré qu'ils  ne se trompent pas …
Dans l’aire de départ, c’est une ambiance très bizarre, il fait jour mais comme le ciel est bas et qu’il pleut, c’est très fantomatique. Les coureurs courent jusqu’au retrait de dossards, en ressortent et courent à nouveau jusqu’à leur voiture pour se changer et attendre l’heure du départ …
Le départ est aussi irréel, il pleut toujours des cordes, l’organisateur essaie de nous faire un briefing, mais il n’a pas de micro et le bruit de la pluie sur les impers et camelbaks fait qu’on n’entend rien. Alors le groupe de coureurs se met à « crier » gentiment sous cette pluie battante, l’organisateur se pousse et la foule part.
On commence par monter sur un chemin forestier. On enchaîne ensuite sur une piste de ski, complètement détrempée. Puis à un moment on passe un endroit plein de boue et … ma chaussure reste dans la boue ! Merdum, ça commence bien … je sentais bien depuis le début que je n’avais pas assez serré cette chaussure. Je mets donc la main dans la boue pour la récupérer et repart …
La course continue, tantôt sur piste de ski (prairie), tantôt sur chemin forestier, tantôt sur chemin monotrace caillouteux, le tout très humide et très boueux … Et puis vers le 8ème km, la chute !!! Je glisse, suis déséquilibrée et ne peux éviter de tomber en me faisant très mal (j’étais lancée car on était en descente). Immédiatement, je me relève et tout de suite je sens que j’ai mal au genou et à la cheville. Je m’assoies car j’ai la tête qui tourne. Les coureurs qui passent s’arrêtent tous. Un téléphone au secours, l’autre me sort une couverture de survie, une troisième me dit de boire, tous et toutes qui passent me demandent si ça va. Il y a même une coureuse médecin qui m’examine et me dit qu’apparemment ce n’est que superficiel même si le genou est impressionnant. La tête me tourne toujours, mon corsaire est déchiré, ma cheville me lance et j’ai hyper mal au genou. J’ai les larmes aux yeux, je savais que je n’aurai pas du venir faire ce trail … Quelle idée de courir coûte que coûte par ce temps, je trouve vraiment que cela n’a pas d’intérêt vu la météo.
Au téléphone, les secours ont dit que la seule solution était de marcher jusqu’au ravitaillement, 3km plus loin. Pendant un moment, je pense attendre le coureur balai mais une gentille jeunette de 23 ans, triathlète, Lucile me propose de rester avec moi mais d’avancer tranquillement car sinon je vais me refroidir. Ah oui je ne l’ai pas dit : non seulement il pleut mais en plus il fait froid ! (5°C au départ en bas …).
Une fois le choc passé, je reprends le dessus et je repars donc avec Lucile d’abord en marchant et puis au bout d’un moment je ne sens plus mon genou alors on recommence toutes les deux en trottinant puis assez vite en courant … Je n’ai plus mal, ni au genou (je sens juste l’hématome mais cela ne m’empêche pas d’avancer), ni à la cheville, donc au ravitaillement, je continue toujours avec Lucile. Et on avance plutôt bien, mes sensations sont bonnes sauf sur parcours très caillouteux et en descente où mes appuis sont hésitants. On refait une partie du retard tout en papotant (et ça passe très très vite du coup), à défaut d’admirer le paysage qui serait superbe par beau temps !!




photos prises après ma chute avec Lucile, je vous laisse imaginer l'humidité ... je suis tombée dans ce genre de chemin mais en descendant.



La dernière descente sur piste de ski est quand même difficile pour moi, je laisse Lucile filer vers l’arrivée car on commence à en avoir marre à cause de la pluie qui s’est maintenant transformée en grêle (ras le bol, franchement n’importe quoi la météo !), le sol est complètement détrempé, la fatigue se fait un peu sentir et je sens bien que ma jambe abîmée n’apprécie pas trop.


A l’arrivée, c’est assez triste car vu le temps, personne ne reste, tout le monde file dans la voiture se changer. En arrivant à la maison, les douleurs se sont réveillées et pas qu’un peu ! Je déguste, je ne plie presque plus le genou et ma cheville est enflée …

Lundi matin, en me réveillant, je pousse un cri en voyant ma cheville qui a encore doublé de volume, alors hop direction les urgences. Et verdict, pas de casse au niveau osseux mais une belle entorse à la cheville et le genou à surveiller (il m'inquiète car il me fait très mal depuis ce matin). Bref j’ai gagné ma journée, mon semi de la semaine prochaine et les courses estivales sont à nouveau mis au placard. Moral au plus bas … C’est la 3ème blessure en moins d’un an qui m’oblige à m’arrêter ... J’essaie de relativiser mais là c’est dur …