dimanche 2 décembre 2012

Saintélyon 2012 en relais

Mais pourquoi ça ? Il y a deux ans, avec Aurélie, nous étions inscrites et puis la miss s'était blessée.
Cette année au moment des inscriptions, ça discute sur le forum et l'envie de participer à cette course mythique me reprend. Je ne me sens pas de faire les 70km. Ce qui m'intéresse vraiment dans cette course c'est de courir avec le lever du jour. Alors la Saintexpress ne m'attire pas car le départ est à 11h, reste les relais et je convaincs Christophe de faire le 1er relais de 28km, je ferai le second soit près de 44km.
Le marathon de Strasbourg est prévu depuis longtemps, tant pis pour la prépa spécifique Saintélyon, je me contenterai de celle du marathon. Après le marathon, je récupère bien, mais pas le temps de faire des côtes. L'objectif va vraiment être d'arriver sans blessure ...

On part en train le samedi matin, Catherine nous récupère à Lyon et on passe l'après midi ensemble.


En début de soirée, elle nous dépose à Saint Etienne où nous avons prévu de manger à la pasta party avec Christine. Le repas est moyen, mais l'ambiance est très conviviale, on verra même la fin du spectacle de Yohan Metay.
L'attente dans le hall se fait en se reposant, en discutant avec les voisins et finalement en se préparant, bin oui l'heure passe quand même.
Vers 11h30 c'est le départ pour Christophe et Christine qui fait le grand (quel courage !). Le départ est très sympa, cette ambiance et toutes ces frontales, je les envie.

Quant à moi pour l'instant je monte dans un bus, qui va m'emmener à Sainte Catherine pour attendre le relais. Là bas, il fait froid et il y a de la neige, je trouve ça beau. Mais l'attente n'est pas très drôle, on est entassés sous une tente. Je sors pour voir les concurrents arriver à partir de 2h30. Christophe pense mettre aux alentours de 3h, alors des fois qu'il soit en avance autant être dehors !
2h45, 3h00, toujours personne, des coureurs arrivent à chaque instant en disant qu'il y a de la neige et que c'est compliqué. 3h15, 3h20, 3h25 toujours personne, je commence à paniquer et je rentre dans la tente parce que j'ai froid. 3h30, 3h35  je panique ! J'essaie de l'appeler mais évidemment je tombe directement sur sa messagerie ! Pourquoi n'est il pas là ? Je sors de la tente, il y a toujours du monde qui arrive mais plus espacés maintenant et toujours pas de Christophe. Je me dis que finalement je ne vais pas la faire cette course, au moins comme ça je suis sûre de ne pas me blesser (c'est ma hantise, n'ayant jamais trop couru de nuit). Psychologiquement je me prépare à aller voir les secours pour savoir si le dossard 2114 n'est pas quelque part avec eux ...
Mais vers 3h45, le voilà qui arrive, presque la fleur au fusil ! Il me donne le bracelet et me dit qu'il a eu beaucoup de neige et qu'il a préféré ne pas prendre de risque. Beaucoup de blessés déjà me dit il.

C'est donc enfin parti pour moi. ça commence tranquillement, vite je sens que ça va, que le froid ne va pas me gêner plus que ça. Dans la montée qui suit Sainte Catherine, je retrouve Christine mais on va vite se perdre de vue. On arrive sur un plateau, la nuit est claire, les lumières de la ville scintillent comme des bougies et la farandole des frontales est extraordinaire sur cette neige.


Je profite de la chance que j'ai d'être là, je n'ai pas encore mal aux jambes. Et je me dis qu'on est quand même fous de courir dans ces conditions à 4h du mat !
Au bout de 8km, le 1er ravito, je vais juste aux toilettes et je repars. ça va toujours. Le verglas remplace peu à peu la neige ; sournois le verglas, il ne se fait voir qu'au dernier moment. Et quand on le voit ! La nuit rend le tout très dangereux. Donc vigilance, vigilance. Je me force à faire attention. C'est "holliday on ice" autour de moi. Que de glissades et chutes ! Je me ralentis plusieurs fois pour faire attention, je me raisonne en me disant "tu n'es pas venue pour un chrono, on s'en fout. Tu ne veux pas te blesser alors fais gaffe !"

Arrive le bois d'Arfeuilles, raide, plein de feuilles, de cailloux et très glissant. Tellement glissant que ça n'avance pas, à la queue leu leu. Oui mais en voulant y aller, et bien grosse frayeur, je glisse et tombe sur le dos, merci le camel bak. Je me relève sans bobos et suis bien décidée à ne plus prendre de risques. On continue, il fait toujours nuit, mais en regardant vers l'Est, je vois bien que le jour veut se montrer :-)

J'arrive à Soucieu, un grand et beau ravito où je me goinfre de saucisson ! Je repars après avoir envoyé un sms à Catherine et Christophe.
à un moment j'entends sonner 6h à une église, puis peu de temps après un coq qui chante. Le jour se lève mais tout devient blanc, il se met à neiger, un peu d'abord.
Je sais que le plus dur est fait, certes il va encore y avoir quelques passages délicats, boueux mais maintenant on est beaucoup sur bitume. Je commence à avoir mal aux jambes. Je bois régulièrement. L'eau n'a pas gelé dans mon camel et c'est tant mieux.

Dernier ravitaillement après un parc bien boueux. Il reste 10km, 1h05-10 ça devrait le faire. Oui mais ça commence par une monstrueuse côte de 1.5km. Ensuite on descend enfin dans Lyon, je peine à courir car mes doigts de pieds tapent dans la chaussure c'est super douloureux. Arrivée en bas, ça va mieux, mais la neige redouble. On traverse une fois la Saône et nous voilà partis le long de quais interminables d'autant que le kilométrage c'est du grand n'importe quoi et ça m'énerve : je peste j'hurle mais quel intérêt de nous mettre les kilomètres tous les 1200 à 1500 m ????? Et quel intérêt ces quais ? C'est moche, les galets me font mal aux pieds, comme si on me rentrait un couteau dans la plante du pied. J'en ai marre, je veux en finir. Je scrute l'horizon pour essayer d'apercevoir le palais des sports ou le stade mais je ne vois rien, il faut continuer.










Enfin on arrive dans le parc Gerland. Un monsieur nous y attend avec une crécelle pour nous annoncer le dernier km. Avant de rentrer dans le hall, je vois Christophe avec Catherine, Victor et Maëlys, ils se sont levés et ont bravé le froid et la neige pour venir m'accueillir. Merci !












A l'arrivée, je n'ai qu'une envie, prendre une douche et me changer ! Le hall est très bruyant et le contraste avec la course de nuit silencieuse est difficile pour moi et me donne mal à la tête. Je retrouve Chrsitophe qui me donne des affaires, je vais prendre une douche, je ressors au moment des podiums. On les regarde, les 10 premiers sont récompensés pour les hommes et les 5 premières pour les femmes grrrr  ...
On va manger et puis ensuite c'est l'attente dans la gare où on reconnait les fous de la Saintélyon, c'est drôle.
J'ai des courbatures comme jamais jusque mercredi mais c'est un beau souvenir et une belle course très bien organisée.


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