dimanche 10 avril 2011

Oui, Paris vaut bien un marathon !


La semaine avant le marathon, j’aurai bien voulu me reposer et dormir mais alors que ça ne m’arrive jamais, je me réveille quasiment toutes les nuits à 4h30-5h du matin
Samedi en fin de matinée, je retrouve Eva au running Expo, puis quelques filles de CAF pour un repas tranquille à la Rice Party. L’après midi est calme, visite à la famille et à des amis mais sans excès.
J’ai du mal à m’endormir, j’ai chaud (déjà !) et je me réveille à 5h. Petit déjeuner, on part en retard, on dépose nos affaires à un copain très sympa qui nous les garde et ensuite direction les toilettes pour une queue interminable de presque 3/4 d’heures, ce qui fait que je rate le rendez vous sous l’arc de triomphe. Ensuite on part se placer mais on se retrouve en fin de SAS 3h45 et donc devant le sas 4h, ce qui fait que la flamme des 4h se trouve tout près de nous ... Pas forcément bon pour le moral, vu mon objectif.



Le départ est donné, c’est parti. Je trouve rapidement mon allure, je m’efforce de boire régulièrement, je zappe le 1er ravitaillement ; arrive la rue de Reuilly dont on m’a tant parlé mais elle passe très bien, je me sens bien, on est à l’ombre et il fait encore assez frais. Je passe les 10km pile poil dans mon allure. Mais j’ai l’impression de faire des efforts pour toujours doubler, zigzaguer entre les coureurs. Je trouve ça très difficile, il faut être doublement concentré. Vers le 11-12 km, un coureur me marche sur le talon, ma chaussure s’enlève de mon pied et vole à cinquante cm !!! Obligée de m’arrêter, de défaire le lacet et de remettre la chaussure. Je peste !!
Ensuite les km passent, on arrive au semi, je suis toujours dans mon allure, il commence à faire chaud. On arrive en haut de l’avenue Bourdon, juste avant Bastille. Je cherche la casquette rose de Martine, et le copain qui garde nos affaires qui doit aussi être dans le coin mais il y a énormément de monde et je ne vois personne. Ici l’ambiance est exceptionnelle, en plus je sais que maintenant on va être sur le chemin du retour … Je crois que c’est le passage que j’ai le plus apprécié.
Arrivent ensuite les quais, et les tunnels … Maintenant la chaleur se fait sentir. Je ne regrette ni la casquette ni les lunettes de soleil. Dans le tunnel le plus long, je ne me sens pas bien, car il fait noir, les coureurs hurlent là dedans, je me sens oppressée, il fait chaud et c’est interminable. Je cherche de l’air en sortant. A partir de là, mon rythme va un peu ralentir. Les jambes commencent à se faire lourdes, j’attends maintenant avec impatience les arrosages et les ravitaillements en eau.
Au 30ème, je ne suis déjà plus dans les temps, je souffre, je suis fatiguée, j'ai chaud. Et quelque temps après, les larmes arrivent. Je vais marcher pendant 500m.
Je pense à mes filles, à leur vie que les adultes ont décidé de chambouler il y a plus de 3 ans maintenant. Elles ne sont pas là, mais je sais qu’elles me soutiennent, jamais elles ne m’ont fait de reproches parce que je les laissais seules 1h (ou plus) pour aller courir.
Je pense à Christophe, qui m’a redonné confiance en moi, qui voulait ce marathon de Paris et que je fais aussi pour lui.
Je pense à Eva, « ma copine de CAF » comme disent mes filles, je ne voudrais pas qu’elle me voit comme ça. J’espère que ça se passe bien pour elle.
Je pense à toutes les filles de CAF qui courent ce marathon, la plupart sont derrière moi, mais j'espère qu'elles ne souffrent pas autant que moi.
Je pense à vous, toutes les filles de ce site extra qui êtes derrière votre écran attendant de nos nouvelles et nous encourageant en pensées.
Je pense à toutes celles et ceux, qui pour une raison ou une autre, n’ont pas cette chance et cette liberté de courir, de se sentir vivante, …
Alors une fois que j’ai fait le tour, franchement de quoi je peux me plaindre, d’avoir mal aux jambes et d’avoir trop chaud ? mais ce n’est rien ça, ça passera, dans 2 jours, tu voudras recommencer, alors maintenant avance !
Je repars, en disant adieu aux 3h52, mais après un regard à ma montre, un rapide calcul et un sursaut de fierté, je me dis que ça serait quand même bien si j’accrochais les 4h.
Alors c’est reparti, je maudis tous ceux qui s’arrêtent et qui ne daignent même pas se mettre sur le côté. Je donne tout ce que j’ai, je peste qu’il n’y ait que de l’isostar au ravito du 35e je crois, même pas d’eau !!! Je continue, en maintenant une allure de 5’50’’-6’/km. Je ne peux pas mieux. Je suis effarée de voir tous ces coureurs en perdition dans les derniers kilomètres, les secours ont eu fort à faire.
J’accélère encore avant l’arrivée pour tenir les moins de 4h, ce que je réussis à ma montre 3h59’29’’ mais pas au chrono officiel 4h0’03’’. Ce n’est pas grave.
Je l’ai fini, pendant 5mn, je suis une zombie, je suis machinalement la horde de coureur pour le retrait de la puce, la médaille, le tee shirt, les boissons … Il faut encore remonter toute cette avenue Foch, qui me paraît interminable d’autant qu’on est bloqués pendant de longues minutes juste avant l’écran géant, en plein soleil et personne n’avance. Je pense à Eva et à toutes les autres, elles doivent avoir très chaud maintenant …
Je retrouve Christophe, lui aussi a souffert mais est content de l’avoir terminé.
Déçue à l’arrivée de n’avoir pas réussi mon objectif, quand je découvre mon classement, je suis plutôt satisfaite (1060e sur 6000 femmes et 398e sur 2000 dans ma catégorie). Je découvre aussi que j’ai repris quasi 3000 personnes entre le semi et l’arrivée !!
Voilà, c’est un beau marathon parce que Paris est une ville merveilleuse sous le soleil, le parcours est sensationnel, mais j’ai trouvé qu’il y avait vraiment trop trop de monde, j’ai vraiment passé mon temps à doubler, à jouer des coudes, etc. sans compter les ralentissements dans les goulots … Mais je ne regrette pas. Je souhaite faire un marathon à l’automne pour effacer la déception relative du chrono. Mon 1er marathon comportait à peine 800 arrivants, le 2ème plus de 30000 alors on va arrêter les extrêmes et choisir un marathon à taille humaine mais je ne sais pas encore lequel.

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